A la rencontre des Femmes-Girafes !
Carnet de Voyage Asie / PUBLIÉ LE 15/03/2012 /
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Enfin ! On a fait une nuit à peu près correcte. J'aurais quand même voulu avoir un fusil pour me faire les poules et les coqs qui ont commencé à brailler à 5h30 du matin. Et puis après, les tourterelles ont pris le relais... et pour finir, un Thaï a fait tourner son camion pendant une demi-heure devant notre jardin. Peut-être qu'il voulait dégivrer le pare-brise avant de commencer sa tournée ?
On est reparti vers le magasin de motos, le bouquet à la main. Le problème ; c'est qu'on n'a pas retrouvé le magasin en question. Enfin, on n'était plus sûr! Il faut dire que dans la rue de la Gold Clock Tower de Chiang Raï, les magasins de motos sont aussi nombreux que les magasins de cuisines à l'entrée de Nantes! Bref, on en a choisi un qui nous semblait être le bon. Nous sommes entrés, accueillis par les vendeuses et les vendeurs. Ce qui m'a laissé perplexe, c'est qu'ils étaient tous habillés en rouge, or, la veille, l'employé qui nous avait emmenés au « Computer Service Center » était habillé en blanc. On s'est dit qu'ils changeaient peut-être de tenue et de couleur tous les jours ! Comme la big boss n'était pas là, j'ai laissé le bouquet en guise de remerciements et, à tout hasard, j'ai demandé à l'un des employés s'il connaissait un bon plan pour rendre visite aux tribus des montagnes vivant autour de Chiang Raï. Immédiatement, il a appelé son oncle chauffeur de touc-touc et pour 500 baths, ce dernier nous a transportés jusqu'à l'écovillage de la région pour rencontrer des gens pour le moins « extravagants ».
On est d'abord passé chez la tante du chauffeur qui vit avec un vieux Suisse maladif et on est arrivé ensuite chez les Yaho, les Lahu, les Akhas et les Karen. Droit d'entrée : 300 Baths par personne. Ça vient en aide à toute la communauté. Et là , nous avons pénétré dans un autre monde.
Les Yaho sont très chaudement vêtus. Ils portent des costumes très colorés et vaquent à leurs occupations tout en voulant te vendre des produits artisanaux. Ils ont dansé un « Laridé » bien de chez eux , au son du « bambou tambour » et de « la flûte de pan ocarina ». On a bien ri quand Martine a enfilé le costume local et s'est mise à leur montrer comment on dansait le « AnDro » de par chez nous! On a poursuivi notre chemin vers les Lahu. Eux portent une espèce de liquette bleue brodée de motifs multicolores, un énorme chapeau sur lequel sont cousues des pièces en argent et des grelots. Et pour ne pas avoir froid (on ne sait jamais), une magnifique écharpe rouge avec des gros pompons leur enveloppe le cou. Leurs dents sont très abimées car ils mangent du bétel (genre de coupe-faim produisant un jus rougeâtre... Et on a beau leur dire de ne pas parler la bouche pleine...)Eux se sont spécialisés dans la taille et la sculpture du bambou. Ils fabriquent toutes sortes d'objets dont des tasses et des théières qu'ils vendent à un prix dérisoire.
Les enfants sont adorables et nous suivent partout sans quémander. On a été déçu de ne pas avoir des explications concernant leur mode vie mais nous avons pu néanmoins visiter leur habitat. Ici, le bambou est roi. Ceux qui veulent en savoir plus peuvent aller sur internet parce que je ne vais pas vous faire un cours d'ethnologie à 22h00, alors que je suis dans mon lit. Nous reprenons le cours de ce magnifique reportage qui nous mène maintenant dans la tribu Lahu qui nous a accueillis par des danses et des chants typiques du pays. On circule au milieu des poules toute maigres et des chiens pelés et les villageois sont vraiment souriants. Ici , on cultive les ananassiers (ou les ananas) et le café.
J'ai omis de vous dire que seules les femmes portent le costume traditionnel. Les hommes, eux, sont vêtus comme vous et moi, façon Thaï XXI ème siècle... mais bon, c'est pas du Ralph Lauren non plus !
Pour terminer, nous avons rencontré la fameuse ethnie Karen. Et bien les « femmes girafes » n'existent pas qu'à la télé ou dans les livres de sociologie appliquée. Les Karen, on les a côtoyés ! Je leur ai prêté ma paire de jumelles : ils étaient tout étonnés de pouvoir surveiller le voisin qui habite à cent mètres sans qu'il ne s'aperçoive de rien. Les Karens-ou Femmes Girafes- ne mangent pas de bétel. Leur dentition est impeccable et ferait pâlir de jalousie nos belles déesses européennes. Mais ce qui différencie les Karens de nos belle déesses, ce n'est pas leur dentition , c'est leur cou ! Dès l'âge de trois ans , les petites filles portent un lourd collier de métal (peut-être du laiton argenté) et chaque année, on rajoute un anneau au collier pour leur étirer le cou ! A l'âge adulte, le collier fait plus de 4 kilos et mesure 20 à 30 centimètres.
On obtient donc des femmes au cou démesuré. Elles ne peuvent évidemment pas retirer leur collier car leur tête, faute de « tuteur » basculerait. La mort serait sans doute rapide. Aussi doivent-elles faire très attention quand elles dorment. Elles utilisent un petit tabouret recouvert d'une espèce d'oreiller pour maintenir la tête dans la bonne position. Seules les femmes portent le collier. Les hommes, eux, n'ont rien de particulier !!! Ces femmes travaillent sur des métiers à tisser. Elles utilisent des sortes de rouet, des quenouilles et tissent de magnifiques écharpes colorées. Elles sont très abordables, souriantes... En un mot , ce port altier dû au collier démesuré leur donne une prestance et une noblesse que je n'ai jamais rencontrées auparavant. Et comme elles portent les vêtements qu'elles confectionnent avec tous ces fils multicolores : elles sont vraiment superbes !!!
Au détour du chemin, nous avons découvert une école construite avec des bambous. Les tables sont en bambou, les bancs également. Seul le tableau noir et la grosse craie rappellent que nous sommes dans un endroit « sacré ». La maîtresse d'école travaille pour une quinzaine d'enfants de trois à dix ans. Chacun a son cahier, son abécédaire. Tous apprennent le Thaï, l'anglais et surtout les principes de bases de leur ethnie. Certains enfants sont habillés à « l'européenne » mais d'autres portent l'habit traditionnel. Quelques petites filles portent également le collier qui fera d'elles plus tard, d'authentiques femmes-girafes.
Nous sommes évidemment entrés dans la classe qui n'a ni porte ni fenêtre puisqu'elle ne comporte qu'un toit et quatre poteaux. Tous nous ont très gentiment accueillis. Je leur ai expliqué que je venais de France... et j'ai pris la place de l'institutrice, complètement médusée. J'ai expliqué alors aux plus âgés comment se dépatouiller avec la rebutante table de multiplication par 9. En cinq minutes, tous ont compris l'astuce !!! Ensuite, j'ai montré comment jouer au « ciseau, caillou, papier, puits » avec la maîtresse. Quand nous sommes repartis, la maîtresse était encore sidérée ! Et les enfants commençaient à jouer tout seuls au « ciseau, caillou, papier, puits ».
Tout ça pour vous dire que les Karens, ils ne m'oublieront pas de sitôt!
ET MOI NON PLUS !
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« Est-ce que vous avez eu le temps de découvrir les Sgwaws ? Ce sont des karens, cousins des femmes-girafes !
Si ce peuple attachant vous intéresse, n'hésitez pas à visiter notre site http://www.terres-karens.org »
27/03/2012 10h57
Article publié le 15/03/2012 à 07h37
dans la catégorie « Carnet de Voyage Asie ».
Lénaïc :
« article intéressant, je ne savais qu'il y avait des femmes-girafes en Thaïlande, cela doit être impressionnant ! »
15/03/2012 07h53