Ancêtres Chinois - Empereurs de Chine - Peintures Chinoises
Vous trouverez dans cette catégorie des Portraits d'ancêtres chinois. Les Chinois vouent un important culte envers leurs ancêtres. Vous trouverez des portraits d'ancêtres chinois sur toile, des ancêtres sur papier (ancêtre chinois simple, ancêtres chinois en couple), des grands et des petits modèles d'empereurs chinois.
Ancêtres de Chine appelés aussi Dignitaires Chinois
Les portraits d’ancêtres chinois sont une tradition familiale et artistique en Chine. Ils appartiennent au culte des ancêtres qui est très présent dans ce pays depuis l’Antiquité. Cette tradition est un mélange de religion populaire, de bouddhisme, de taoïsme et de confucianisme. Grâce à ce culte, des liens sont conservés entre les morts et les vivants.
Comme disait Heinz, "Les Chinois ont toujours été intéressés par leur passé - culte des ancêtres est le culte des origines."
Un art qui repose sur des codes et des critères stricts:
En Chine, la définition des portraits d’ancêtres diffère de la définition occidentale. Cela explique pourquoi les musées occidentaux ont ignoré cet art. Contrairement aux portraits occidentaux qui tentent de révéler l’âme des sujets à l’aide des expressions corporelles et faciales, les portraits d’ancêtres chinois représentent des défunts statiques en habits d’apparat et en vue frontale. Les visages sont sans expression, mais personnalisés, et le reste répond aux conventions du genre. Cet art possède une fonction rituelle et répond à des critères codifiés stricts. Ces peintures ont pour but d’embellir les défunts avec des costumes, des broderies, du mobilier et des tapis. Les défunts sont majoritairement représentés en costume de fonctionnaire ou de dignitaire, même s’ils ne font pas partie de ces castes. Les éléments de décor servent à embellir la réalité, car les Chinois pensent que ce luxe va garantir la prospérité de la famille.
Le culte des ancêtres en Chine:
La vénération des ancêtres chinois ou culte des ancêtres est une pratique rituelle basée sur de nombreuses croyances. La croyance qui domine est celle qui dit que les membres de la famille décédés ont une existence continue et de ce fait, ils ont la capacité d'influer sur la chance/malchance de la vie. Ce culte des ancêtres chinois commença durant la tardive époque néolithique chinoise. Ce culte veille à la disposition respectueuse de ces dignitaires chinois afin de maintenir leur bien-être, afin de s'assurer que les ancêtres ont un effet positif à l'égard de la vie de leurs descendants et afin de servir, parfois, à demander une faveur ou une assistance spéciale. Yang expliquait que la fonction sociale ou non-croyante de ce culte des ancêtres est de "cultiver les valeurs de parenté, comme la piété filiale, la loyauté familiale, et la continuité de la lignée familiale. C'est à l'apogée de la dynastie Qing (1644 - 1912) que des ancêtres chinois sous forme de portraits commencent à apparaitre. Ces peintures permettaient aux familles de mettre en avant leur statut social.
Les portraits se substituent à la présence physique des défunts:
Les portraits d’ancêtres chinois peuvent représenter une personne, un couple, un clan ou plusieurs générations en vue frontale. Ces tableaux étaient disposés dans les maisons, les Chinois les plus aisés (lettrés, aristocrates, dignitaires…) leur dédient parfois une pièce entière. Comme les portraits d’ancêtres se substituent à la présence physique des défunts, leurs descendants leur offrent régulièrement des cadeaux et de la nourriture. À l’occasion des fêtes, la tradition veut que l’on brule du papier-monnaie ou de l’encens en leur honneur. Les portraits d’ancêtres ont connu leur apogée sous la dynastie Ming et ont connu des évolutions stylistiques sous la dynastie Qing. Ils seront produits en masse jusqu’à l’apparition de la photographie, à la fin du XIXe siècle.
Un art longtemps ignoré:
Les collectionneurs et les musées ne se sont intéressés aux portraits d’ancêtres chinois que récemment, à partir des années 80. Certains collectionneurs avaient néanmoins commencé à acquérir ces tableaux dès les années 30, une période troublée en Chine qui a vu les descendants de la famille impériale vendre une partie des trésors familiaux. Le manque d’intérêt des collectionneurs s’explique par le fait que ces portraits ne correspondent pas aux standUne société ards occidentaux. De plus, leur usage était privé, seul le cercle familial pouvait les contempler. D’ailleurs, la possession de portraits d’ancêtres d’une autre famille était très mal vue en Chine, on disait même que cela portait malheur. Les Chinois ne collectionnaient donc pas ces tableaux qui étaient réalisés par des artistes anonymes. Par conséquent, ils sont difficiles à dater ou à authentifier. On dénombre de nombreux styles au sein de la même époque, voire du même atelier, et la généralisation des copies ne permet pas d’établir des critères fiables d’authentification. Les marchands de tableaux du XIXe siècle n’hésitaient pas à effacer les inscriptions présentes sur les portraits afin de cacher leurs origines. Ainsi, des tableaux réalisés sous la dynastie Qing étaient présentés comme des tableaux réalisés sous la dynastie Ming. Cela explique le manque d’intérêt des Occidentaux pour cet art. La collection privée de portraits d’ancêtres chinois la plus importante est détenue par Richard G. Pritlaff, un riche éleveur de chevaux américain du Nouveau-Mexique. De nos jours, il existe un vrai engouement des musées, des collectionneurs occidentaux et asiatiques pour ces tableaux atypiques.
Les costumes des portraits d’ancêtres chinois
Les personnages des portraits d’ancêtres chinois portent des costumes en rapport avec leur rang social. Jusqu’à l’arrivée de la photographie, ces portraits étaient réalisés par des artistes peintres qui proposaient à la famille un catalogue contenant les stéréotypes qui correspondaient aux défunts. Avec l’avènement de la photographie, les costumes étaient peints à l’avance et les têtes étaient ajoutées au-dessus. Les costumes des portraits d’ancêtres reflétaient parfaitement la hiérarchie dans la société chinoise.
La chine, une société fortement hiérarchisée:
Tous les dignitaires chinois (militaires, fonctionnaires, civils) possédaient des attributs sur les costumes afin d’indiquer leur rang. Les écrivains portugais les ont appelés « mandarins », en référence au verbe « mandar » qui signifie « commander ». Ce nom a traversé les époques, malgré son impropriété. Les fonctionnaires civils possédaient comme emblème un oiseau brodé sur un carré qu’ils portaient sur leur poitrine. Concernant les militaires, c’était l’emblème d’un animal. Pour différencier le degré du rang, une petite boule était ajoutée sur le haut du chapeau. Des plumes de paon étaient attachées aux chapeaux de ceux qui avaient reçu des faveurs impériales. Les fonctionnaires militaires et civils portaient également des colliers (verre coloré, agate ou corail) autour du cou.
Avant l’apparition des carrés sur les costumes des mandarins, au XIVe siècle, ce sont les boucles de ceintures incrustées de pierres précieuses, les chapeaux à pointe et les broderies ornementales sur les robes d’apparat qui indiquaient le rang d’une personne. Ces carrés étaient larges, de forme presque trapézoïdale et sans bordure. Ils étaient brodés ou tissés directement sur le tissu et coupés au milieu pour faciliter le boutonnage du devant du costume. Ce costume a été imposé à la population chinoise en 1644, lorsque les mandchous ont pris le pouvoir (dynastie Qing). Il a conservé les marques de rang de la précédente époque et variera très peu jusqu’à la fin de l’époque impériale en 1912. De nombreux Chinois vont continuer à porter ce costume, mais les carrés vont disparaitre.
Des animaux sur les costumes d’ancêtres chinois afin d’indiquer leur rang:
Des modifications dans la composition et la taille des carrés ont été apportées sous les différentes dynasties. En 1662, sous le règne de l’empereur Kangxi, les carrés sont devenus plus petits et les compositions ont été modifiées. Au XVIIIe siècle, il y a eu l’introduction du disque solaire et la fin des décorations exubérantes. Pour augmenter ses revenus et répondre à la demande grandissante, le gouvernement chinois a autorisé la production industrielle de ces insignes en 1843. Les décors étaient préparés à l’avance afin de les appliquer à la dernière minute sur les costumes. C’est grâce à ces techniques que les broderies peuvent être datées. La dernière réforme sur les marques de rang a été décidée par l’empereur Guangxu en 1898. Elle a permis de simplifier les marques tout en conservant les motifs inspirés du Bouddhisme et adoptés par le peuple. C’est le chef militaire Cao Cao qui a introduit le système de promotion fondé sur neuf grades, le « jiupin ». Dans ce système, les marques de rang des civils étaient des oiseaux (symbole de raffinement) et celles des militaires étaient des animaux sauvages. Les carrières civiles étaient très prisées, car elles s’exerçaient dans la capitale, près de la cour impériale. Il y avait environ 200 000 personnes au sein de ces deux ordres qui se répartissaient en neuf grades :
— 1re classe : les mandarins de l’administration centrale et les gouverneurs qui représentaient l’empereur en province
— 2e classe : le superintendant des finances et le gouverneur adjoint
— 3e classe : les collecteurs d’impôts et les juges provinciaux
— 4e classe : le préfet, le collecteur des grains et l’intendant
— 5e classe : les juges de district et le sous-préfet
— 6e classe : le sous-préfet adjoint
— 7e classe et 8e classe : les juges de rang inférieur
— 9e classe : les inspecteurs de police
C’est sous la dynastie Ming que sont apparus les emblèmes des marques de rang :
— 1re classe fonctionnaires civils : grue blanche — 1re classe fonctionnaires militaires : lion puis licorne à partir de 1662
— 2e classe fonctionnaires civils : faisan doré
— 2e classe fonctionnaires militaires : lion
— 3e classe fonctionnaires civils : paon
— 3e classe fonctionnaires militaires : léopard
— 4e classe fonctionnaires civils : oie sauvage
— 4e classe fonctionnaires militaires : tigre
— 5e classe fonctionnaires civils : faisan argenté
— 5e classe fonctionnaires militaires : ours noir
— 6e classe fonctionnaires civils : aigrette
— 6e classe fonctionnaires militaires : panthère
— 7e classe fonctionnaires civils : canard mandarin
— 7e classe fonctionnaires militaires : ours tacheté
— 8e classe fonctionnaires civils : loriot
— 8e classe fonctionnaires militaires : rhinocéros
— 9e classe fonctionnaires civils : oiseau de paradis
— 9e classe fonctionnaires militaires : cheval blanc de mer
La composition des carrés des ancêtres chinois:
Des règles précises codifiaient la composition des carrés sur les costumes. Le sujet principal (animal sauvage ou oiseau) se trouvait au centre du carré, entouré d’un décor composé d’un ciel rempli de nuages et d’un rocher au milieu de la mer. Le regard du sujet pointait vers un disque solaire rouge qui symbolise l’empereur. Les épouses et les filles non mariées des hauts fonctionnaires portaient également ces insignes. Au fil des siècles, les brodeurs ont ajouté de nouveaux motifs de décoration tels que les montagnes, les arbres, les emblèmes religieux et les fleurs. Les motifs pouvaient fortement varier d’un brodeur à un autre, car la plupart n’avaient jamais vu un ours ou un lion. Ainsi, certaines créations ne reflétaient pas l’emblème prévu par manque de réalisme. Les Chinois ont également eu comme coutume de s’offrir entre amis des carrés sans caractères officiels et décorés par des motifs floraux. Les vieux serviteurs qui ne pouvaient être anoblis par l’empereur étaient récompensés par un carré sur lequel était inscrit « conféré par grâce impériale ».
Les accessoires des costumes d’ancêtres chinois:
Les costumes des mandarins comportaient également des accessoires, et le couvre-chef y tenait une bonne place. Un haut fonctionnaire ne se promenait jamais tête nue, sauf en privé. Le chapeau, comme le costume, changeait en fonction des saisons et des annonces du Journal officiel. En hiver, le couvre-chef était un petit chapeau en satin noir, décoré par des franges rouges sur le dessus. En été, les hauts fonctionnaires devaient revêtir un chapeau conique en lamelles de bambou ou en paille pour les fonctionnaires de classes inférieures. Le nom du propriétaire était inscrit à l’intérieur du chapeau, car ils étaient très coûteux. Un bijou était placé au sommet des chapeaux pour définir le rang de son propriétaire, mais il n’était porté que lors des cérémonies officielles. Les fonctionnaires dont le rang était compris entre la 1re et la 5e classe pouvaient fixer des plumes de paon à leurs chapeaux. Ces plumes étaient des faveurs accordées par l’empereur aux fonctionnaires méritants. Les fonctionnaires des cinq premières classes portaient également un collier d’apparat composé d’ivoire, de jade, de perles ou de corail.
Les carrés et les marques de dignité vont disparaitre à la fin de la dynastie Qing en 1912. Leurs propriétaires seront victimes de la vindicte populaire lors de la révolution chinoise. La tradition des costumes et des carrés sera préservée grâce aux portraits d’ancêtres.