Art Indonésien
En Indonésie, l’artisanat est à l’image du pays, c’est-à-dire qu’il reflète la grande diversité de ce pays. En effet, l’art indonésien résulte des influences hindouistes, islamistes, bouddhistes et chrétiennes. Par conséquent, l’art de cet archipel est très riche et très spirituel. On distingue quatre formes dominantes d’art dans ce pays : la sculpture sur bois, le textile, les bijoux et le Wayang..
L'art en Indonésie
La culture et l’art en Indonésie:
L’Indonésie possède plusieurs cultures dont certaines remontent à l’antiquité. En effet, cet archipel a connu à travers son histoire l’influence des cultures chinoises, arabes et européennes. De nos jours, la culture et l’art indonésien sont influencés par les cultures du monde entier, en raison de l’arrivée d’internet et de la multiplication des voyages internationaux qui favorise les échanges entre artistes de nationalités différentes. Toutefois, les artisans et les artistes indonésiens ne copient pas ce qui se pratique à l’étranger. Ils absorbent et assimilent les courants artistiques internationaux afin de produire des œuvres et des créations uniques.
L’art indonésien se décline dans plusieurs domaines comme la sculpture sur bois, le textile, les bijoux et les spectacles de marionnettes appelées « Wayang ». Régulièrement, l’UNESCO ajoute des objets artistiques indonésiens au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Les travaux manuels occupent une place importante en Indonésie, c’est pour cette raison que la culture de ce pays tient l’artisanat en haute estime. Chaque partie de cet archipel possède ses propres spécialités artisanales. Ainsi, l’île de Sumatra offre des sarongs (textile) tissés d’argent et d’or de toute beauté, tandis que les artisans de Bali produisent les plus belles sculptures en bois d’Indonésie.
La sculpture sur bois:
Cette forme d’art est très répandue sur l’archipel. Leur fonction originelle est de protéger la maison et ses habitants contre les mauvais esprits. De nos jours, cette tradition existe toujours en Indonésie. De même, lors des cérémonies de mariage indonésiennes, des figurines en bois appelées « loro blonyo » sont exposées afin de tenir à l’écart des mariés les mauvais esprits. Ces figurines sont également souvent placées à l’entrée des maisons. Dans certaines régions du pays, les sculptures en bois représentent les ancêtres de la communauté et elles possèdent une fonction religieuse. À Sumatra, les artisans sont réputés pour leurs récipients en bambou et pour leurs bols en bois laqué. À Java et à Bali, ce sont les meubles en teck ainsi que les masques en bois sculptés qui font la renommée des artisans de ces îles. Les masques sont utilisés pour le théâtre ou pour les rites communautaires.
Le textile en Indonésie:
De nombreuses formes artisanales de textile coexistent dans ce pays. En effet, on peut trouver en Indonésie : – le batik : étoffes recouvertes de dessins réalisés avec de la teinture et de la cire – le songket : étoffe en soie cousue de fils d’argent et d’or – l’ikat : étoffes tissées présentes sur tout l’archipel – le tapis de ampung Il est à noter que les artisans indonésiens réalisent également de la poterie, de la vannerie et du tissage de rotin.
Les bijoux:
En Indonésie, le travail des métaux (bronze) fut introduit au VIIIe siècle avant J.C par la culture Dong Son. Toutefois, le travail du fer est apparu très tardivement en raison du manque de minerai local. En effet, le minerai indonésien est principalement d’origine météorique. Les bijoux indonésiens possèdent des formes inhabituelles et spécifiques à chaque région de l’archipel. Les artisans de ce pays ont subi au cours des siècles des influences hindouistes et islamistes qu’ils ont intégrées à leur propre savoir-faire. Toutefois, l’éparpillement des îles a eu pour conséquence que les orfèvres du pays n’ont pas été imprégnés de la même manière par ces influences, ce qui explique la richesse et la diversité des bijoux que l’on peut trouver en Indonésie.
Ces bijoux possédaient deux fonctions. La première était l’ornement sous forme de bracelets, de bagues ou de colliers. Ces bijoux étaient essentiellement offerts lors des mariages et servaient de dot. Ils représentaient la valeur qu’accordait le futur époux à sa future épouse. La deuxième fonction des bijoux indonésiens était statutaire. Les bijoux glorifiaient les meilleurs guerriers et reflétaient le pouvoir des nobles. Certaines pièces peuvent atteindre un coût très élevé, en raison de leur rareté. En effet, quelques îles ne sont pas très peuplées et possèdent peu de bijoux. Mais ces bijoux sont uniques, par conséquent ils sont très rares sur le marché.
Quasiment chaque village indonésien détient un ou plusieurs orfèvres qui reproduisent les bijoux traditionnels de la même manière que leurs ancêtres, même si des améliorations techniques ont été apportées au cours du temps. Les bijoux sont fabriqués sur demande des villageois et les autres pièces sont écoulées sur les marchés de l’archipel. Ces bijoux sont généralement conservés dans des coffres en bois et sont portés pour les grandes occasions, comme les mariages et les autres rites communautaires. Ils avaient également une fonction de monnaie dans les échanges avec les autres îles ou les autres pays (Chine, Inde, Malaisie…) pour acquérir des épices, des chevaux, des esclaves ou du bois de santal. Les artisans indonésiens utilisaient aussi le troc pour acquérir des pièces en argent afin de les fondre et de les utiliser pour de l’orfèvrerie. Java est spécialisée dans la fabrication de « kriss » (dague d’apparat qui possède une lame sinueuse ou droite), Bali est spécialisée dans les bijoux en argent et la région d’Aceh est spécialisée dans les bijoux en or.
Le Wayang (art des marionnettes)
Très populaire à Bali et à Java, le Wayang est un spectacle traditionnel semblable au théâtre d’ombres réalisé avec des marionnettes. D’ailleurs, le mot Wayang signifie littéralement « ombre ». Les deux formes les plus répandues de Wayang en Indonésie sont le Wayang kulit et le Wayang golek. Depuis 2008, le Wayang est inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO.
Le Wayang kulit : ce sont des marionnettes en cuir qui sont peintes et finement ciselées. Elles sont manipulées derrière un drap et devant une lampe par le « dalang » à l’aide de tiges de bambou, de bois ou de corne. Le spectacle est généralement rythmé par un petit orchestre composé de percussions et d’une flûte. C’est le dalang qui dirige cet orchestre, et qui interprète également tous les personnages du spectacle. Les spectateurs ont le choix entre visionner le spectacle d’ombre ou admirer le travail du dalang en se positionnant derrière celui-ci. À Java et à Bali, les marionnettes sont confectionnées en peau de buffle. Les histoires contées au cours du Wayang s’inspirent de légendes indiennes et indonésiennes, ou d’images empruntées à l’islam et au christianisme. D’autres spectacles mettent en scène les héros de l’indépendance du pays.
Toutefois, le Wayang le plus populaire en Indonésie est le Mahabharata qui illustre la lutte ancestrale entre le bien et le mal. Ce type de spectacle est joué lors d’événements importants (familiaux, économiques et sociaux). Les héros des Wayang sont des modèles pour les Indonésiens qui s’identifient à eux. De nombreux prénoms issus des Wayang sont donnés aux nouveau-nés. Il est à noter que les Wayang ne sont pas considérés comme un divertissement en Indonésie, mais comme un rituel qui se déroule pour les fêtes et pour tous les événements importants de la vie sociale.
Le Wayang golek: on retrouve ce type de spectacle spécifiquement à Java. Le Wayang golek utilise des marionnettes à tige et ses histoires sont issues du Ramayana, du Mahabharata et de récits islamiques. Ce type de Wayang est apparu tardivement (XIXe siècle), mais il est devenu assez rapidement populaire et s’est répandu de village en village sur toute l’île. Les marionnettes sont en bois sculpté et possèdent l’aspect de poupées.