Hoy An - La visite de la Ville
Carnet de Voyage Asie / PUBLIÉ LE 27/04/2015 /
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Nous changeons d'hôtel car celui dans lequel nous avons passé notre première nuit est un peu trop excentré et surtout bruyant. Les Vietnamiens embauchent à l'hôtel à 6 h00 et personne ne leur a encore expliqué qu'il ne fallait pas marcher avec des chaussures de skis à cette heure et encore moins se raconter les derniers potins devant les portes des chambres des clients qui dorment !
Nous réservons également dans une « gargote de voyages en tout genre » un billet d'avion DaNang – Ho Chi Min Ville pour demain. Les deux tickets pour moins de
70 €, taxi compris jusqu'à l'aéroport. On va ainsi se rapprocher du Cambodge assez rapidement et laisser le « bruyant Vietnam ». On va surtout s'éviter 24 heures de bus !!!
Notre visite dans Hoy An se poursuit. Nous passons chez Madame Thut (un peu comme le klaxonne !) pour commander une robe et un pantalon pour Doudou. Comme Madame Thut n'a pas tous ses tissus dans son échoppe, Martine part … en moto avec son employée. Je crois qu'elle n'est pas prête d'oublier ce pur moment d'enfer ! Quand elle est revenue de l'entrepôt, elle était toute moite ! On se met d'accord pour un prix qui peut paraître dérisoire en France mais qui est toutefois très élevé pour les Vietnamiens. Ma Doudou va être « la plus belle » avec son joli pantalon noir et sa robe rose. Et puis on était sûr que ça lui irait car on avait apporté à Madame Thut les deux modèles que Martine avait ramenés de France.
Nous avons visité un temple chinois, toujours situé dans la vieille ville. Magnifiques jardins avec des bonsaïs tricentenaires, des bassins où nagent des poissons dorés et des tortues, des autels couverts d'offrandes et des « cloches d'encens » que les gens accrochent au plafond. Quelques dragons-lions bienveillants, des dizaines de grands lampions multicolores, des « Happy Bouddhas » de toutes tailles, des statues de mandarins, des stèles de marbre de plusieurs siècles et … pas un bruit !Le rêve, quoi !
Le Happy Bouddha n'est autre qu'une représentation d'un Bouddha sous les traits d'un gros et gras Sumotori qui se fend la poire, allongé sur un matelas. C'est ainsi que Bouddha est représenté au Vietnam et surtout en Chine.
La vieille ville est traversée par une large rivière qu'on franchit en empruntant entre autre « le pont japonais ». Magnifique ! On dirait un mélange du Rialto et du pont des soupirs !
Petit tour au marché local : on y vend surtout des poissons de toutes sortes. Nous achetons quelques bananes et deux mangues délicieuses que nous irons manger au bord de la rivière dans un boui-boui où on vous sert le café robusta... Mais alors très très robusta , le café!
Tout est sujet à photo. On voudrait pouvoir tout conserver, avec le bruit et les odeurs en prime mais comme c'est malheureusement impossible : on mitraille. En ce qui concerne les enfants, pas de problèmes : ils se battent pour être pris... et ils aiment tellement se voir sur l'écran. Pour les adultes, c'est plus délicat. Faire une photo sans demander l'autorisation à l'intéressé n'est pas trop dans mes conventions. Il faut donc parfois user de subterfuges. Il y a la technique dite du « sourire aux yeux bleus », très prisée auprès des dames. La technique de « l'humour à deux balles » du style :
« Le joli bouquet dénote avec ce beau sourire édenté » ou alors : « C'est pas vous que je photographie, c'est juste le plat de grillons que vous êtes en train de manger ».
Et pour mettre le sujet en confiance : la technique du « passage de pommade dans l'dos » toujours très efficace et qui donne à peu près ça :
« Oh! Quel belle moto vous avez là ! » ou bien : « Vos rides sont absolument merveilleuses, ma chère » ou encore « C'est pas Dieu possible! C'est vous qui avez sculpté cette horreur, euh, cette magnifique statue du Dieu de la Fertilité en plein
rut ? »
La difficulté: c'est quand le sujet te réclame « One dollar! Photo ? One dollar ! » Il est bien entendu hors de question de cautionner la demande sauf dans des cas très exceptionnels ou quand on veut remercier la personne qui a voulu poser ou qui a pris de son temps pour se laisser photographier. De toute façon, on ne donne pas « one dollar » mais juste un billet de 1000 dongs.
Il existe cependant une dernière technique qui requiert un peu de matériel. Une petite feuille de papier que l'on va plier devant la personne en forme de « cocotte -qui-bat-les-ailes-quand-on-lui-tire-la-queue » très efficace avec les ados. Il y a aussi le « petit-chat-en-plastique-qui-saute-quand-on -remonte-le -ressort » toujours très prisé auprès des familles et la dernière technique, la meilleure, celle du tour de magie :
« Attends ! Tu veux one dollar ? Tu vas voir!
Tu sors le jeu de cartes. Le mec est intrigué, il appelle ses copains. Tu lui demandes de tirer une carte du jeu, de la regarder, de la montrer à l'assistance, et de la remettre ensuite dans le paquet. Tu donnes le paquet de cartes au gugus et tu lui demandes de battre le jeu. Ensuite tu donnes le jeu à sa copine ou à sa grand-mère pour qu'elle fasse de même.
« Et maintenant, spécialement pour vous ce soir, dans votre ville, Mesdames Messieurs, le grand magicien , pour « one dollar » va vous retrouver la carte que vous avez choisie ! »
Tu sors la carte du jeu mais tu ne la montres pas. Tu dis juste :
« Ok ! One dollar! Pour one dollar, je te montre ta carte ! »
Et tout le public accepte, mais certainement pas pour « one dollar », évidemment. Tu retournes la carte : c'est la bonne ! Le public consterné applaudit à tout rompre et tous ensuite veulent être photographiés à condition de refaire le tour !!!
Ça, c'est ma technique préférée mais ...je vais pas vous dévoiler mon tour, même pour « one dollar »! Et le plus drôle, c'est que pendant que je fais le tour de magie, Martine se met en retrait avec l'appareil et mitraille l'assistance !
Revenons enfin à notre visite dans Hoy An . Pour finir, nous assistons au spectacle de danses et de musiques vietnamiennes. Un « 1 » (Instrument à corde unique sur laquelle on joue avec un stylet de bambou et qu'on fait également vibrer avec une espèce de ressort en bois) . Un « 24 » dont la sonorité rappelle celle du « 36 », le trop fameux Tam Tap Luck pour les connaisseurs ! Un gros percussionniste impressionnant avec sa fine moustache , son petit chapeau de mandarin en soie bleue, sa tunique jaune … et ses grosses caisses. Un joueur de flûte en bambou et un couple de chanteurs complètent le bagad local. La salle n'est pas bien grande, toute parquetée et laquée de rouge. Au plafond sont suspendus de magnifiques lampions. Les danseuses, toutes cocottes, se lancent dans la danse des jarres. Puis apparaît un vieux pêcheur à la longue barbe de mandarin qui virevolte au milieu de deux jolies soubrettes qui vont à la pêche. Pour finir, tout le monde participe au « Bingo », jeu traditionnel ici , et très haut en couleurs car chaque tirage au sort est ponctué par une chanson très entraînante . Il doit certainement être question de chance et de fortune... à condition de commencer par donner une pièce pour participer.
On a fini la soirée en mangeant sur un trottoir un Cao Lao excellent, la spécialité locale. Me demandez pas ce que c'est : je peux juste vous dire que c'est délicieux. Ça ressemble à une soupe dans laquelle,on trouve des grosses nouilles de riz carrées, des pousses de soja, des croquettes de machins , de fines tranchettes de porc grillés, des petits bâtonnets noirs (j'ai su plus tard que c'était du sang de poule : du boudin de poulet en quelque sorte !) du persil, de la coriandre, de la menthe, du citron vert, toutes sortes de feuilles genre épinard, cresson, fenouil, sauge, certainement de la papaye et du jus de quelque chose pas du tout épicé. C'est servi chaud. Tu manges ça avec des baguettes, le cul dans le caniveau, à la lueur d'un lampion...et t'en reprends une autre tellement que c'est bon !A 40 centimes le Cao Lao, on va pas se priver !
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Article publié le 27/04/2015 à 14h01
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