Les portraits d’ancêtres chinois - Mandarins de Chine
Art Chinois / PUBLIÉ LE 07/04/2016 /
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Les portraits d’ancêtres chinois sont une tradition familiale et artistique en Chine. Ils appartiennent au culte des ancêtres qui est très présent dans ce pays depuis l’Antiquité. Cette tradition est un mélange de religion populaire, de bouddhisme, de taoïsme et de confucianisme. Grâce à ce culte, des liens sont conservés entre les morts et les vivants.
Un art chinoise qui repose sur des codes et des critères stricts:
En Chine, la définition des portraits d’ancêtres diffère de la définition occidentale. Cela explique pourquoi les musées occidentaux ont ignoré cet art. Contrairement aux portraits occidentaux qui tentent de révéler l’âme des sujets à l’aide des expressions corporelles et faciales, les portraits d’ancêtres chinois représentent des défunts statiques en habits d’apparat et en vue frontale. Les visages sont sans expression, mais personnalisés, et le reste répond aux conventions du genre.
Cet art possède une fonction rituelle et répond à des critères codifiés stricts. Ces peintures ont pour but d’embellir les défunts avec des costumes, des broderies, du mobilier et des tapis. Les défunts sont majoritairement représentés en costume de fonctionnaire ou de dignitaire, même s’ils ne font pas partie de ces castes. Les éléments de décor servent à embellir la réalité, car les Chinois pensent que ce luxe va garantir la prospérité de la famille.
Les portraits d'ancêtre se substituent à la présence physique des défunts:
Les portraits d’ancêtres chinois peuvent représenter une personne, un couple, un clan ou plusieurs générations en vue frontale. Ces tableaux étaient disposés dans les maisons, les Chinois les plus aisés (lettrés, aristocrates, dignitaires…) leur dédient parfois une pièce entière. Comme les portraits d’ancêtres se substituent à la présence physique des défunts, leurs descendants leur offrent régulièrement des cadeaux et de la nourriture. À l’occasion des fêtes, la tradition veut que l’on brule du papier-monnaie ou de l’encens en leur honneur.
Les portraits d’ancêtres ont connu leur apogée sous la dynastie Ming et ont connu des évolutions stylistiques sous la dynastie Qing. Ils seront produits en masse jusqu’à l’apparition de la photographie, à la fin du XIXe siècle.
Un art asiatique longtemps ignoré:
Les collectionneurs et les musées ne se sont intéressés aux portraits d’ancêtres chinois que récemment, à partir des années 80. Certains collectionneurs avaient néanmoins commencé à acquérir ces tableaux dès les années 30, une période troublée en Chine qui a vu les descendants de la famille impériale vendre une partie des trésors familiaux. Le manque d’intérêt des collectionneurs s’explique par le fait que ces portraits ne correspondent pas aux standards occidentaux. De plus, leur usage était privé, seul le cercle familial pouvait les contempler. D’ailleurs, la possession de portraits d’ancêtres d’une autre famille était très mal vue en Chine, on disait même que cela portait malheur.
Les Chinois ne collectionnaient donc pas ces tableaux qui étaient réalisés par des artistes anonymes. Par conséquent, ils sont difficiles à dater ou à authentifier. On dénombre de nombreux styles au sein de la même époque, voire du même atelier, et la généralisation des copies ne permet pas d’établir des critères fiables d’authentification. Les marchands de tableaux du XIXe siècle n’hésitaient pas à effacer les inscriptions présentes sur les portraits afin de cacher leurs origines. Ainsi, des tableaux réalisés sous la dynastie Qing étaient présentés comme des tableaux réalisés sous la dynastie Ming. Cela explique le manque d’intérêt des Occidentaux pour cet art. La collection privée de portraits d’ancêtres chinois la plus importante est détenue par Richard G. Pritlaff, un riche éleveur de chevaux américain du Nouveau-Mexique.
De nos jours, il existe un vrai engouement des musées, des collectionneurs occidentaux et asiatiques pour ces tableaux atypiques.
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Article publié le 07/04/2016 à 10h54
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