Luang Prabang
Carnet de Voyage Asie / PUBLIÉ LE 01/05/2012 /
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Au moment où nous allons prendre congé, je la vois. Là ! Entre le fil électrique et la branche de frangipanier! Énorme ! Grande comme une main! Et elle bouge ! Si ! Si! J'ai vu une patte partir vers l'avant ! Bon Dieu le morceau! Son corps se détache dans le ciel qui bleuit ! L'abdomen proéminent, jaunâtre, tout gonflé! Elle attend des petits ou bien elle vient d'avaler un pigeon ? Et sa toile... un véritable filet de pêche! Et elle trône, là, au centre, juste au-dessus de la tête des touristes insouciants qui passent et qui ne l'ont évidemment pas vue. Elle? Je n'ose vous dire son nom! Elle a encore bougé! Elle n'est pas en plastique! Elle ne vient pas du marchand de farces et attrapes! Elle est vraie! Je vais vous la nommer... mais bouchez vous les oreilles, elle pourrait peut-être sauter, tomber sur vos cheveux, se glisser dans votre col... Non! Elle est bien trop grosse! C'est... c'est... (j'en frissonne encore), c'est :
la veuve noire !!!
On part à reculons, comme dans la chapelle à Bouddha ! Mais cette fois, on sait pourquoi !
Nous retournons vers le centre ville pour organiser notre périple de demain chez un voyagiste. (Et je regarde maintenant au-dessus de ma tête si elle ne m'a pas suivi; je suis certain d'en cauchemarder la nuit prochaine...)
L'après-midi, nous partons visiter le Musée royal de Luang Prabang. Nous nous arrêtons quelques instants devant les voitures que les États-Unis, le Japon et la France ont offertes à Monsieur Sin Ravanatam (ou un truc comme ça!). Les « Continentales limousines» rutilent. Le 4 X 4 Toyota en jette plein la vue. Et qui c'est qu'a offert la DS toute pourrie qu'a perdu ses phares et son pare-brise ? C'est Pompon ! (Comprend qui voudra ! Bien entendu, si on n'est pas de Belle Ile, c'est plus difficile à saisir !)
Nous pénétrons ensuite dans le musée-ex palais royal . Bon ! C'est pas Versailles ! Mais c'est joli quand même. Le hall d'entrée est fastueux : des dorures partout, des collections de Bouddhas en vitrine en veux-tu en voilà par paquets de cent. Des épées, des poignards, de la vaisselle de Chine ou de Limoges, des instruments de musique, des tenues d'apparat, la chambre à coucher de la reine - avec des couvertures roulées sur des billots de bois en guise d'oreillers, des décorations militaires. Jolis parquets en teck, plafonds laqués rouge Shanghai comme chez Taveau.
Et bien moi, le truc qui m'a le plus marqué, c'est un truc qui n'a rien à voir avec ce dont je viens de vous parler. Ce sont juste quatre petites pierres de lune, pas plus grosses qu'une tête d'allumette que les Ricains ont offertes au Roi. Il aura fallu arriver jusqu'au cœur du Laos pour dire que j'ai vu des pierres lunaires. Malheureusement, le roi Sin machin chose n'aura pas profité longtemps de ses morceaux de lune. Il a été envoyé avec sa famille dans un camp de redressement au nord du Laos en 1976 par les communistes et il a dû avoir là-bas beaucoup beaucoup de gros problèmes parce qu'il n'en est toujours pas revenu... à moins qu'il ait décidé d'y passer de très longues vacances ?
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Article publié le 01/05/2012 à 11h27
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