Visite du White Temple
Carnet de Voyage Asie / PUBLIÉ LE 20/03/2012 /
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En repartant du village dans notre touc-touc, nous n'avons pas retrouvé les milliers de policiers qui étaient de faction tout le long de la chaussée. A l'aller, j'avais cru que c'était pour nous ! Penses-tu ! C'était pour le prince de Thaïlande qui se rendait à l'Université de Chaeng Saen.
Notre chauffeur nous a donc transportés jusqu'au White Temple, en français « le Temple Blanc ». Même en rêve c'est inimaginable. On dirait une de ces sculptures de glace dont la Chine (Harbin) nous gratifie tous les ans en période hivernale. Le temple est blanc, rehaussé de milliers de petits miroirs qui le font étinceler. On a l'impression que c'est de la dentelle. Le temple est de construction récente - une quinzaine d'années peut-être-, tout en béton. Toutefois, on se croirait dans le château de Cendrillon ou un truc comme ça ! Tout est magnifiquement ciselé voire à outrance, ce qui donne à l'ensemble un cachet très « kitch ».Les toitures sont rehaussées de cygnes qui avalent des serpents, des paons font la roue, des chimères se blottissent dans les faîtages. De partout jaillissent des piques, des lances, des queues de serpents. Tout cela pour éloigner les mauvais esprits. Et bien moi, je serais « mauvais esprit » j'irais pas me promener à proximité du White Temple. Deux monstres vous accueillent au pied de l'escalier monumental : l'un armé d'une hache cyberintergalactique de la douzième dynastie des Morglacs nucléarisés, l'autre avec une espèce de lance roquette (poil à la …) avec des flèches très menaçantes qui sortent de partout.
Dans des bassins d'où jaillissent des jets d'eaux nagent des poissons, blancs eux aussi, considérés comme sacrés. Avant d'emprunter l'escalier qui mène au temple proprement dit, on trouve de chaque côté un bassin d'où sortent des milliers de mains anguleuses et grises. Ce qui dénote car, je le rappelle, tout ici est absolument blanc ou argenté. On se croirait face à un mémorial ! C'est très bizarre... Nous cherchons encore ce que le sculpteur a bien voulu nous dire. Au bout de l'escalier, on enlève nos chaussures (c'est d'ailleurs partout comme ça en Thaïlande) et on pénètre dans une grande pièce. Face à nous, Bouddha. Derrière Bouddha, une grande fresque peinte aux couleurs chaudes : du rouge de l'orange, et beaucoup de doré. Devant , un bonze de cire en position du lotus : c'est le père fondateur du temple !
Deux jeunes peintres s'activent sur un pan de mur. Le temple n'est pas achevé. Ce qui est particulièrement bizarre, ce sont les fresques déjà terminées. On y voit les Twin Towers en feu, des bombes qui s'abattent sur la Terre, Spiderman qui file dans les airs suivi par Albator et Goldorak qui revient du Diable Vauvert, tandis que James Bond et Mickaël Jordan évitent un missile tiré d'un vaisseau inter-galactique en flammes. Des rats sortent par centaines des immeubles qui s'effondrent. Les mondes s'écroulent dans un déluge de feu. Charlie Chaplin et Hitler se font face mais Superman jaillit de sa cachette... Ça va chier des bulles ! Bref : c'est un grand « N'importe quoi » qui occupe bien 100 mètres carré de mur. Et en face, t'as le bonze en cire et le Bouddha en or qui se marrent. Le White Temple vaut vraiment le détour, d'autant plus qu'à moins de cent mètres , on a décidé de construire des … toilettes dans un édifice qui ressemble au White Temple, mais ce dernier est tout en or . Un édifice de dingue, lui aussi, dédié aux Dieux de la défécation ! Une porte pour les Dames, une porte pour les Messieurs.
Tout à coup , je me suis senti chargé d'une mission divine ! Amen !
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Article publié le 20/03/2012 à 13h40
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